Ferrari remporte la 93e édition des 24 Heures du Mans

errarilemans

C’était l’événement auto du week-end !

Ferrari s’impose lors de la 93e édition des 24 Heures du Mans, quatrième manche du Championnat du Monde d’Endurance FIA (WEC) 2025. La 499P s’affirme encore plus comme la reine de la classique mancelle. Un succès décroché devant 332 000 spectateurs, une affluence record pour l’épreuve.

En 2023, lors de l’édition du Centenaire, Ferrari faisait un retour triomphal aux 24 Heures du Mans, s’imposant 58 ans après sa dernière victoire acquise en 1965 par Masten Gregory et Jochen Rindt sur une 250 LM. L’année suivante, la 499P confirmait sa domination en remportant à nouveau l’épreuve. Ferrari signe une troisième victoire consécutive grâce à la 499P #83 de l’équipe AF Corse, avec Robert Kubica, Yifei Ye et Philip Hanson ; une série exceptionnelle qui consacre définitivement l’excellence du prototype conçu à Maranello. Kubica et Ye sont respectivement les premiers pilotes polonais et chinois à remporter les 24 Heures du Mans.

Un triomphe malgré les difficultés

Lorsque les 62 concurrents de la 93e édition étaient libérés par Roger Federer à 16 heures samedi, c’est Cadillac qui avait l’honneur de mener, avec les deux V-Series.R de l’équipe Hertz Team JOTA (la #12 devant la #38). La première pole position d’un constructeur américain depuis 1967 (avec Ford) n’allait pas se transformer. De cet avantage, rien n’allait découler. Dès le premier passage à la chicane Daytona, Julien Andlauer se débarrassait des « Caddies » et était le premier à se montrer sur la Porsche 963 #5. En tête après une heure de course avec près de six secondes, il créait une vraie surprise tant on s’attendait à voir les Cadillac plus en verve ! Jamais pendant la course elles n’allaient être menaçantes en raison d’une dégradation excessive de leurs pneumatiques.

De son côté, la Porsche 963 #6 – emmenée au départ par Kévin Estre – était promise à une première partie d’épreuve rude. Avec ses temps de qualification annulés (pour non-respect du poids minimum), l’Hypercar partait 21e et allait devoir se défaire de ses opposants pour viser un bon résultat. Estre, habitué à l’exercice et fort de son expérience glanée notamment aux 24 Heures du Nürburgring, affichait un appétit de loup : 7e après 30 minutes, il enchaînait les tours à vive allure en 3’28. Il prenait le commandement de manière éphémère à la faveur d’une consommation maîtrisée, après seulement 1 h 30 de course.

Même la Porsche 963 #4 que se partagaient Felipe Nasr, Nick Tandy et Pascal Wehrlein était dans le rythme, à 1 minute de la tête de course.

Porsche en tête, voilà qui était une surprise tant l’Hypercar déjà victorieuse aux 24 Heures de Daytona et aux 12 Heures de Sebring avait semblé manquer de performance tout au long des essais de la semaine. En revanche, on s’attendait à voir les Cadillac et les BMW aussi à l’aise, mais ce ne fut pas le cas.

Les marques françaises Alpine et Peugeot étaient en proie à des difficultés. Du côté de la marque au A fléché, un manque de grip semblait empêcher les pilotes d’être dans le rythme. Pour les 9X8, toujours décrochées depuis les essais, il était difficile de rouler en dessous des 3’30 et de garder le contact avec le wagon de tête. La première alerte de la course provenait d’ailleurs du Lion : Paul Di Resta sortait au virage Porsche et faisait voler son capot moteur. Il déclenchait la première slow zone.

L’essoufflement des poursuivants

Et si 2025 allait être l’année Porsche ? Tout le laissait penser, peu avant 19 heures, lorsque Laurens Vanthoor (qui avait pris le relai de Kévin Estre sur la #6) prenait l’avantage sur Mathieu Jaminet (qui relayait, lui, Julien Andlauer) grâce à un dépassement par l’extérieur dans le virage Porsche. Une sorte d’aisance, de facilité, se dégageait du clan allemand.

Pourtant, à l’entame de la soirée du samedi, les premiers craquements dans la feuille de route se faisaient jour. Peu après 20 heures, Laurens Vanthoor voyait les 499P fondre sur lui. Il opposait une belle résistance, mais Robert Kubica sur la #83 puis Antonio Giovinazzi sur la #51 prenaient le meilleur, respectivement à Indianapolis et Arnage. La cinquième heure de course s’ouvrait sur un triplé Ferrari !

Dès lors, deux Hypercars seulement répondaient aux trois 499P : la Porsche #6, toujours sur sa dynamique du départ, et la Toyota GR010 Hybrid #8 superbement emmenée par Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryo Hirakawa. Touchée très tôt par des soucis sur la #7 à la livrée hommage à la GT-One de 1998 (sortie de piste, excès de vitesse dans les stands), la marque japonaise plaçait ses espoirs dans la #8.

La nuit sarthoise allait mettre à mal les certitudes dans toutes les équipes. Le clan Ferrari, si dominateur en début de course, voyait sa marche ralentie par des erreurs en piste. La #51 était la première à chanceler : un excès de vitesse dans la voie des stands coûtait à Antonio Giovinazzi une pénalité de 20 secondes de stop-and-go, avant qu’une crevaison vienne, encore, briser son élan. La #50, elle aussi, perdait du terrain, victime d’une pénalité de cinq secondes pour avoir coupé la chicane Dunlop.

C’est alors que la course basculait. À 3 h 15, la sortie de Cem Bolukbasi (Oreca 07-Gibson #24 Nielsen Racing) au Tertre Rouge provoquait l’intervention de la voiture de sécurité. Le temps perdu par les pénalités accumulées par les 499P n’avait plus d’importance, du fait du regroupement de toutes les Hypercars.

Les écarts glanés en rythme pur fondaient. La course avait débuté sur les chapeaux de roue ; les décrochés voyaient là une occasion de revenir. C’était le cas de Toyota, malmené en début d’épreuve, qui retrouvait ses chances de victoire avec la #8, à laquelle cette intervention permettait de se replacer. La situation profitait aussi à la Porsche #qui tenait le commandement devant la Toyota. Le triplé Ferrari entrevu en début de soirée s’éloignait.

Ferrari, inévitablement

Le jour se levait sur un spectacle inimaginable : les Ferrari #51 et #83 se battaient, comme si les 16 heures de course précédentes n’avaient été qu’un échauffement. James Calado sur la rouge (#51) contre Philip Hanson sur la jaune (#83). Les deux Britanniques séparés par deux secondes, et unis par le même cheval cabré, ferraillaient. Dans la seconde chicane des Hunaudières, James Calado prenait l’avantage d’un mouvement chirurgical, mais la voiture sœur à la couleur de la ville de Modène restait dans son ombre, menaçante.

La Porsche #6, hier si dominatrice, se retrouvait spectatrice de ce duel fratricide. Inéluctablement, et malgré la maestria de Laurens Vanthoor et Kévin Estre, la stratégie décalée de l’écurie allemande ne payait plus. La #6 avait pris l’habitude d’une alternance en tête avec les 499P, selon l’ordre des arrêts (toutes ces Hypercars ne s’arrêtant pas au même moment). Mais le rythme pur parlait pour les Ferrari.

Le clan Porsche vivait des heures compliquées ; les autres 963 étaient sanctionnées pour des erreurs lors des procédures de slow zone, ce qui générait des pénalités.

Nicklas Nielsen, sur la Ferrari #50, harcelait la Toyota de Sébastien Buemi. Deux fois, le Danois pulvérisait le record du tour. Deux fois, le Suisse quadruple vainqueur de l’épreuve résistait. Mais la Ferrari passait grâce à une intervention dans les stands plus rapide. Le triplé, rêvé, se dessinait.

L’aube apportait, aussi, son lot de renaissance derrière la marche italienne. Les Cadillac, endormies dans la chaleur de la veille, se réveillaient enfin. Earl Bamber sur la #38 signait un temps canon en 3’26’’944, le premier à passer sous les 3’27 », pendant que Stevens retrouvait avec la #12 l’allant qui avait valu la pole à son Hypercar. Mais il était déjà trop tard.

Les deux dernières heures étaient intense : Kévin Estre sur la Porsche 963 #6, esseulé entre les trois Ferrari, se battait comme un beau diable. Il cassait un possible triplé. Robert Kubica, Yifei Ye et Philip Hanson s’imposaient devant Kévin Estre, Laurens Vanthoor et Matt Campbell avec 14 »084 d’avance.

Start typing and press Enter to search