Le béret dans le cinéma et la culture populaire : un accessoire intemporel

img-article-berets01

Discret, plat, rond. Le béret ne paie pas de mine à première vue. Et pourtant, cet accessoire en apparence modeste s’est taillé une place de choix dans l’imaginaire collectif. De la rue aux plateaux de tournage, il a su traverser les époques, les frontières et les styles. Porteur de mille symboles, il s’est imposé comme bien plus qu’un simple couvre-chef.

Comment un bout de feutre est-il devenu un marqueur culturel si fort ? C’est ce que cet article explore, en retraçant le parcours du béret à travers le cinéma, la mode et les mouvements populaires.

Origines culturelles et symboliques du béret

Le béret, c’est d’abord une affaire de racines. On le retrouve dans les Pyrénées, sur les têtes des bergers basques, bien avant qu’il ne devienne un élément de style. Il incarne la ruralité, la simplicité, mais aussi une certaine fierté régionale. En France, en Espagne, il est ancré dans l’histoire populaire autant que militaire.

Ce n’est pas un hasard s’il est adopté par les troupes de chasseurs alpins ou les résistants de la Seconde Guerre mondiale. Il a quelque chose de pragmatique, mais aussi d’identitaire. Le béret, c’est la tête haute, même dans l’adversité. Il évoque l’intellectuel de gauche, le poète maudit, le vieux paysan têtu. Un symbole souple, malléable, mais toujours parlant.

Le béret dans le cinéma : une signature visuelle forte

Sur grand écran, le béret fait sa star. Et pas qu’une fois. Des années 50 aux années 2000, il habille des personnages qui laissent une empreinte visuelle forte. Brigitte Bardot en porte un dans plusieurs films comme « La Vérité », alliant sensualité et désinvolture. Jean-Paul Belmondo, lui, joue la carte du cool, du charisme un peu voyou, béret vissé sur le crâne.

Faye Dunaway dans « Bonnie and Clyde » ? Iconique. Là encore, le béret joue un rôle clé dans la construction du personnage. Il dit quelque chose sans parler. Il souligne un regard, il plante un décor. On le retrouve dans les films de guerre, sur les chefs de bataillon, dans les films noirs, sur des silhouettes mystérieuses. Il structure le visage, renforce une aura, crée une posture. Bref, il fait partie de l’image, au sens fort du terme.

Et aujourd’hui encore, pour ceux qui cherchent un béret moderne pour homme, des maisons comme la Chapellerie Traclet perpétuent l’héritage tout en le réinventant. Le cinéma a peut-être forgé son mythe, mais la rue, elle, l’a maintenu vivant.

Un accessoire de contre-culture et de revendication

Le béret, c’est aussi l’uniforme de ceux qui refusent les uniformes. Dans les années 60 et 70, il devient un symbole de résistance idéologique. Les Black Panthers l’arborent comme signe de révolte et d’unité. Angela Davis en porte un, et sa silhouette entre dans l’histoire.

Côté féminisme, c’est pareil. Le béret marque un détachement des codes bourgeois. Il évoque l’artiste, la révolutionnaire, la femme qui choisit ses propres armes, parfois vestimentaires. Chez les artistes aussi, le béret est un outil d’expression. Un clin d’œil à la bohème, au refus du conformisme, à la créativité libre.

Il en dit long, sans jamais hausser le ton. Et c’est là toute sa puissance.

Le béret dans la mode et les médias contemporains

On aurait pu penser qu’il tomberait aux oubliettes. Et pourtant non. Le béret revient régulièrement sur les podiums. Dior, Chanel, Jacquemus… Les grandes maisons le ressortent avec enthousiasme. Il joue avec les styles : militaire, urbain, romantique, minimaliste.

Sur Instagram, il fait le buzz tous les automnes. Porté de travers, agrémenté de broches, oversize ou ultra-structuré. Les séries Netflix l’ont remis sur le devant de la scène, on pense à « Emily in Paris » qui en fait presque une signature parisienne à elle seule.

Et dans la rue, le béret fait ce qu’il a toujours su faire : s’adapter. Il s’accorde avec le trench d’un cadre stylé ou les Doc Martens d’une ado rebelle. Il unit les générations sans les lisser. C’est ça, sa vraie modernité.

Le béret : accessoire intemporel ou simple nostalgie ?

Alors, pourquoi tient-il encore la tête hors de l’eau ? D’abord parce qu’il ne crie pas. Il suggère. Il donne du relief à une silhouette, sans voler la vedette. Il est facile à enfiler, à transporter, à accorder. Et il ne se démode pas, parce qu’il n’a jamais été complètement « à la mode ».

Le béret traverse les décennies en se réinventant. Parfois punk, parfois chic. Parfois discret, parfois flamboyant. Il s’ouvre à tous les genres, toutes les générations, tous les looks.

Plus qu’un accessoire, c’est un langage. Un code visuel que chacun peut interpréter à sa manière. Un peu comme un accent ou une attitude. Il ne dit jamais la même chose selon qui le porte, et c’est justement pour ça qu’il dure.

Conclusion

Le béret, c’est un concentré de style, d’histoire et de culture. Il s’est faufilé dans les films, les mouvements sociaux, les tendances mode. Et il continue de le faire, sans forcer, sans bruit. Il n’appartient à personne, mais parle à tout le monde.

Un simple bout de tissu ? Pas vraiment. Plutôt un miroir discret de notre époque, de nos révoltes, de nos envies. Un accessoire qui refuse de vieillir, et c’est tant mieux.

ottawatourism

Start typing and press Enter to search