Formes Olympiques I Exposition Françoise Huguier par Aya Cissoko : l’art est un sport de combat I 21/08 – 18/09
Evènement à Paris avec Formes Olympiques, Exposition Françoise Huguier par Aya Cissoko : l’art est un sport de combat du 21/08 au 18/09.
Françoise Huguier par Aya Cissoko : l’art est un sport de combat.
L’une est photographe, l’autre fut sportive de haut niveau. Toutes les deux ont en commun de raconter des histoires. L’une le faisait avec son corps avant de devenir autrice, l’autre en donnant à voir des individus dans leur diversité au gré de ses voyages. Ces images témoignent d’une rencontre, d’une collaboration, d’une amitié naissante entre deux femmes, entre deux univers étonnamment pas si éloignés, que sont le sport et l’art.
« En observant Françoise Huguier, j’ai vu une boxeuse dans sa façon de cadrer son sujet : le regard qui scrute son modèle afin d’anticiper chacun de ses déplacements, le moindre frémissement d’un muscle avant d’assener le bon coup en appuyant sur le déclencheur de l’appareil. Françoise Huguier a l’œil, les bons réflexes, elle comprend vite et bien comme on dit dans le jargon sportif. »
Ces clichés sont ceux de deux corps en mouvement qui se sont apprivoisés en harmonisant leurs pas. Françoise Huguier a su figer son modèle dans l’espace, son regard qui la fuyait : Aya Cissoko ayant décider de ne pas se laisser faire. La photographe a vite compris à qui elle avait à faire. La clope au bec, elle s’est adaptée en feintant, en faisant diversion afin que sa partenaire tombe la garde et se soumette a son objectif.
Les photos de Françoise Huguier sont des tableaux, à la manière des peintres flamands qui remirent au goût du jour la peinture de genre. Elles montrent Aya Cissoko dans son intérieur, dans une salle de boxe, sur le tournage du clip Poings serrés du chanteur et parolier Rocé. L’œil aguerri de la photographe saisit le/les détails. Elle compose son œuvre sans s’encombrer de fioritures en allant à l’essentiel.
Cette restitution est à l’image de ces deux femmes de caractère : esthétique et politique. Celle de deux artistes, actrices et prescriptrices ancrés dans leur époque.
Inspirée par l’esprit et les valeurs olympiques, cette exposition fait partie de la programmation du festival Formes Olympiques, qui se tient à Paris tout l’été. Pour cette deuxième année, plus de 250 représentations, mêlant art et sport, destinées à tous les publics sont proposées du 23 juin au 17 septembre, sur l’ensemble du territoire parisien. Le festival Formes Olympiques s’inscrit parmi les temps forts de l’Olympiade culturelle portée par la Ville de Paris, dont l’ambition est de faire dialoguer les mondes du sport et de la culture avant, pendant et après les Jeux Olympiques et paralympiques.
Aya Cissoko :
Française née de parents maliens, enfant de Ménilmontant, Aya Cissoko est une boxeuse, écrtivaine et comédienne. Elle est sacrée Championne du Monde amateur de savate boxe française en 1999 et 2003, puis de boxe anglais en 2006. En 2011, elle co-écrit son autobiographie avec Marie Desplechin, Danbé (« dignité » en bambara) aux éditions Calmann-Lévy. L’ouvrage obtient le Grand prix de l’héroïne Madame Figaro et se voit porté à l’écran par la chaîne Arte. En 2015, l’adaptation télévisuelle Danbé, la tête haute de Bourlem Guerjou reçoit le prix du meilleur téléfilm au festival de la Rochelle ainsi qu’au Colcoa Festival d’Hollywood. En 2016, sort N’ba (« Ma mère » en bambara) toujours chez Calmann-Lévy. Après avoir intégré la liste des White Ravens (sélection annuelle de littérature internationale pour les enfants et les adolescents réalisée par la Bibliothèque internationale de la jeunesse), l’ouvrage est traduit en allemand sous le titre Ma, aux Éditions Wunderhorn. En avril 2019, elle participe à l’anthologie Imagine africa in 2060, publiée aux Editions Peter Hammer verlag. À partir de 2018, Aya Cissoko est sur les planches dans les pièces : Sur la route d’Anne Voutey et Ravissement de Vanessa Bonnet. En mai 2022, Au nom de tous les tiens sort aux Editions du Seuil. Le livre est traduit en allemand par les Editions Wunderhorn sous le titre : Kein kind von nichts und niemand.
Françoise Huguier :
Grande voyeuse, Françoise Huguier est passionnée par l’Afrique qu’elle traverse, en 1988, d’est en ouest sur les traces de Michel Leiris. De ce périple, nait l’ouvrage Sur les traces de l’Afrique fantôme (Maeght) qui parait en 1990. Deux ans plus tard, elle découvre les photographes maliens Seydou Keita et Malick Sidibé avant de créer, en 1994, la première Biennale de la photographie africaine à Bamako. Mais l’Afrique n’est pas sa seule destination. De 2001 à 2007, elle photographie les appartements communautaires à Saint-Pétersbourg et tire de ce travail un livre intitulé Kommunalki (Actes Sud), puis un film Kommunalka (Les films d’ici) présenté à Cannes en 2008, et enfin une exposition homonyme aux Rencontres d’Arles en cette même année. En 2005 parait J’avais huit ans (Actes Sud), ouvrage qui retrace l’histoire de son enfance comme prisonnière du Viêt Minh et qui sera également le sujet d’une exposition aux Rencontres photographiques d’Arles. Depuis 2014, elle multiplie les expositions : Pince-moi je rêve à la Maison européenne de la photographie, Virtual Seoul au musée d’Histoire de la ville de Séoul puis au Pavillon Carré de Baudouin à Paris, Grand Paris. L’approche intimiste de Françoise Huguier au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, etc. En 2022, elle présente une rétrospective à Perpignan pour le festival Visa pour l’Image et elle fut également l’invitée d’honneur du Salon de la photo à La Villette durant lequel près de 150 tirages retraçant son oeuvre sont présentés.
Son travail florissant est régulièrement récompensé, à l’image de son livre En route pour Behring, journal de bord d’un voyage solidaire en Sibérie (Maeght), primé au World Press Photo ou encore de son projet Vertical/Horizontal – Intérieur/Extérieur, Singapour, Kuala Lumpur et Bangkok, les classes moyennes en Asie du Sud-Est qui reçoit le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des Beaux-arts en 2011. En 2014, elle publie son autobiographie, Au doigt et à l’oeil – Portrait d’une photographe (Sabine Wespieser Editeur).
En 2023, Françoise Huguier devient Immortelle en étant élue au Vème siège de la section Photographie de l’Académie des Beaux-arts. Cette année, elle se replonge dans ses planches contact sur sa traversée de la Sibérie en 1992, elle sort un livre aux éditions Odyssée : 1992, une catastrophe annoncée sur la pollution du grand nord sibérien et de la mer arctique.
Avec l’Olympiade culturelle, Paris se mobilise autour des jeux :
Paris, principal territoire d’accueil des Jeux avec la Seine-Saint-Denis, a engagé sa programmation autour de l’Olympiade culturelle depuis 2021, en lien avec la Direction de la culture de Paris 2024. Sur la base de thématiques fortes, comme le dialogue entre l’art et le sport, ce programme artistique et culturel constitue l’un des éléments majeurs de mobilisation des habitantes et habitants et de rayonnement des territoires hôtes en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et de leur héritage. La création, l’inclusion et la participation sont au cœur de l’Olympiade Culturelle de Paris. Cette aventure est une formidable occasion de faire dialoguer art et sport, de relier les territoires olympiques, d’investir l’espace public. Plus largement, il s’agit de faire se rencontrer les cultures du monde qui composent et font la richesse de Paris. Il s’agit aussi d’impulser de nouvelles formes artistiques conçues en milieu sportif ou des créations partagées avec les clubs sportifs, les associations de jeunesse, les centres sociaux et centres d’hébergement d’urgence, les établissements de santé. L’objectif est ainsi de proposer une programmation culturelle qui prenne toute sa place dans le quotidien des Parisiennes et des Parisiens, de manière spontanée, joyeuse et solidaire afin d’entrainer tous les publics, notamment les plus jeunes, les quartiers populaires, et créer de l’émulation dans l’attente de l’arrivée des Jeux pour en faire, au-delà de sa dimension sportive, un événement culturel, éducatif et de rencontres.