La santé sexuelle peut-elle lutter contre le cancer de la prostate ?

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Le 4 septembre est marqué par la Journée mondiale de la santé sexuelle, une initiative visant à sensibiliser à l’importance de la santé sexuelle et de ses impacts sur la vie quotidienne. Cette journée met en lumière non seulement la santé reproductive, mais aussi le rôle que peuvent jouer les habitudes sexuelles dans la prévention de certaines maladies. Le cancer de la prostate, l’une des maladies les plus fréquentes chez les hommes, est souvent au cœur des discussions.
Mais peut-on réellement dire que la santé sexuelle a un impact direct sur la prévention de ce cancer ? Plusieurs études ont tenté de répondre à cette question, mais les résultats restent contradictoires.

Les études contradictoires sur la santé sexuelle et le cancer de la prostate

En 2018, une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine a soulevé la surprise en proposant des conclusions inattendues. Selon cette méta-analyse, le fait de retarder le début de la vie sexuelle, d’avoir un nombre limité de partenaires et de maintenir une fréquence d’éjaculation modérée (entre 2 et 4 fois par semaine) pourrait réduire le risque de cancer de la prostate. Cette étude suggère que plus de dix partenaires sexuels augmenterait le risque, et que retarder le début de la sexualité diminuerait ce risque de 4 % tous les cinq ans.

Toutefois, ces conclusions vont à l’encontre des recherches antérieures, comme une étude publiée en 2016 dans le journal European Urology. Cette dernière affirmait que plus un homme éjaculait fréquemment, plus son risque de développer un cancer de la prostate diminuait. En effet, selon cette étude, une fréquence d’éjaculation supérieure à 20 fois par mois offrait une protection maximale. Cette idée repose sur le fait que l’éjaculation régulière pourrait aider à « nettoyer » la prostate en éliminant certaines toxines et substances nocives. Des outils modernes comme le sextoy, notamment ceux destinés à la stimulation prostatique, sont de plus en plus utilisés et pourraient même jouer un rôle dans la promotion de la santé sexuelle en favorisant l’éjaculation régulière et, potentiellement, la protection de la prostate.

Le rôle protecteur de l’éjaculation : mythe ou réalité ?

Les études suggérant un lien protecteur entre l’éjaculation et la réduction du risque de cancer de la prostate sont basées sur un mécanisme plausible. L’éjaculation régulière pourrait aider à évacuer certaines substances potentiellement cancérigènes accumulées dans la prostate. Des produits disponibles dans
un sexshop, pour la stimulation prostatique, sont de plus en plus utilisés pour encourager une activité sexuelle régulière, pouvant ainsi contribuer à ce mécanisme supposé de protection. Cependant, ces conclusions doivent être prises avec précaution.

De plus, ces études ne prennent pas toujours en compte d’autres facteurs cruciaux comme l’alimentation, l’exercice physique.

Limites et précautions

Bien que les conclusions de l’étude de 2018 semblent remettre en cause celles de 2016, il est essentiel de considérer ces résultats avec discernement. Comme le souligne le sexologue Dr Bou Jaoudé, les résultats ne devraient pas être interprétés de manière moralisatrice. Si l’on suit les recommandations de l’étude de 2018 à la lettre, il serait facile de croire que commencer sa vie sexuelle tardivement, limiter ses partenaires et maintenir une faible activité sexuelle serait la solution idéale pour réduire le risque de cancer de la prostate. Or, cette interprétation simplifiée ignore le fait que la santé sexuelle, comme la santé globale, est influencée par une multitude de facteurs.

Une approche globale de la santé sexuelle

La santé sexuelle va bien au-delà de la simple fréquence des relations sexuelles. Elle inclut des aspects psychologiques, émotionnels et relationnels. Avoir une vie sexuelle saine et épanouie repose sur la communication, le respect mutuel et une éducation adéquate.

Il est important de rappeler que le cancer de la prostate est influencé par de nombreux facteurs, dont certains sont encore mal compris. Bien que la santé sexuelle puisse avoir un rôle à jouer, elle ne peut pas être perçue comme une solution unique. L’adoption d’un mode de vie sain, incluant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, restent des éléments clés dans la prévention de cette maladie.

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