Le Nouveau Musée National de Monaco présente ses temps forts 2024

Le Nouveau Musée National de Monaco présente les trois grandes expositions qui rythmeront l’année 2024

Pasolini en clair-obscur
Du 29 mars au 29 septembre 2024
Villa Sauber
Commissariat : Guillaume de Sardes

pasolini

Angelo Novi, Pier Paolo Pasolini sur le tournage de Théorème, 1968. Cineteca di Bologna / Fondo Angelo Novi.

Pasolini est peut-être le dernier intellectuel européen de renommée mondiale. Un demi-siècle après sa mort, son influence s’exerce encore dans les différents champs qu’il a occupés : il est lu, cité, commenté, adapté, il inspire les créateurs d’aujourd’hui. S’il aimait se définir avant tout comme « écrivain », c’est à travers ses films qu’il a touché le grand public. Aussi le cinéma, qui a offert une caisse de résonance à ses idées politiques, tient-il une place centrale dans son œuvre. C’est à cet aspect, vu à travers le prisme de l’influence de l’art classique et contemporain sur l’esthétique de ses films, que s’intéresse particulièrement l’exposition « Pasolini en clair-obscur » présentée pendant tout le printemps-été 2024 à la Villa Sauber.

Des extraits d’Accattone, Théorème, Salò, etc., y sont ainsi mis en regard de tableaux de Pontormo, Pieter Claesz, Giorgio Morandi, Fernand Léger ou Francis Bacon.
Après avoir présenté la manière dont Pasolini s’est appuyé sur des peintres du passé pour composer les plans de ses films, la seconde partie de l’exposition montre comment l’écrivain-réalisateur a, symétriquement, inspiré ses successeurs. Sont ainsi rassemblés une trentaine d’artistes internationaux lui ayant rendu hommage, beaucoup d’entre eux ayant travaillé sur la matière-même de ses films : Abdel Abdessemed, Giulia Andreani, Tom Burr, Martial Cherrier, Adam Chodzko, Clara Cornu, Walter Dahn, Regina Demina, Marlene Dumas, Richard Dumas, Cerith Wyn Evans, Laurent Fievet, Alain Fleischer, Claire Fontaine, Giovanni Fontana, Jenny Holzer, William Kentridge, Astrid Klein, Stéphane Mandelbaum, Fabio Mauri, Charles de Meaux, Dino Pedriali, Ernest Pignon-Ernest, Giuseppe Stampone, Jean-Luc Verna, Francesco Vezzoli, John Waters.

Une publication autour de l’exposition paraîtra aux éditions Flammarion.

Miquel Barceló, océanographe
Du 7 juin au 13 octobre 2024
Villa Paloma
Commissariat : Björn Dahlström, associé à
Guillaume de Sardes et Stéphane Vacquier
L’exposition de l’été 2024 à la Villa Paloma offre de revisiter – à travers une sélection d’une soixantaine d’œuvres (peintures, céramiques, broderies, travaux sur papier) – la production foisonnante de Miquel Barceló, artiste espagnol né en 1957 à Majorque, qui a placé la mer au coeur de son oeuvre.

Les visiteurs sont invités à embarquer pour un périple menant des origines de la vie (compositions fossilifères, exoplanètes, planchers océaniques ou textures de croûte terrestre se confondant avec des vues aériennes de surfaces maritimes, exploration des abysses, formes et faune des fosses océaniques…) à l’évocation d’une présence humaine que l’on devine derrière ses marines, son bestiaire et de nombreuses natures mortes héritières de la tradition du bodegón (plongée, navigation, pêche, cuisine…), en passant par de puissantes compositions de vagues et des céramiques inspirées de l’Antiquité. Tout un pan du travail de l’un des plus grands peintres contemporains qui fait écho à l’histoire de l’océanographie, chère à la Principauté de Monaco.

Une publication autour de l’exposition paraîtra aux éditions JBE Books.

Francisco Tropa – Paesine
Décembre 2024 à avril 2025
Villa Paloma
Commissariat : Célia Bernasconi
À la fin de l’année 2024, le NMNM présente une exposition monographique de l’artiste portugais Francisco Tropa, spécialement conçue pour la Villa Paloma et réunissant un ensemble inédit de sculptures, dessins, films et projections lumineuses.

L’exposition tire son titre des pierres imagées (pietre paesine), dont les dessins d’origine géologique évoquent des paysages peints, à la lisière de la figuration et de l’abstraction. Cette notion d’analogie entre nature et technique est au cœur de l’œuvre de Francisco Tropa, dont le travail se concentre sur les conditions d’apparition et de perception d’une image.
Au fil du parcours imaginé dans la Villa Paloma, à quelques mètres de la fameuse grotte de l’Observatoire qui fut occupée au Paléolithique, Tropa rejoue avec humour et délicatesse les origines de la sculpture, son vocabulaire de formes empruntant aux vénus préhistoriques, pietà classiques et jusqu’aux œuvres minimalistes du siècle dernier. Mettant en pratique une forme d’anarchéologie, il annihile toute tentative de récit historique et déconstruit l’espace même du musée, (re)devenu caverne platonicienne.

Le regardeur, mis en présence de matières ambiguës et d’images à la profondeur insondable, est invité à une expérience totale de la sculpture, dans ses formes matérielles autant que ses projections symboliques.

Cette exposition monographique est organisée en collaboration avec la Fondation Serralves de Porto, qui présentera simultanément un autre volet de l’œuvre de Francisco Tropa. Une publication commune aux deux expositions paraîtra à l’automne 2024.

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